Voici un excellent article de "La Presse" qui pointe du doigt le problème des jeunes et des boites de nuit en Tunisie.
(...)
Les règles du jeu
«Ne retarde plus les gens qui ont ramené leur bouteille», criait le portier d’une boîte sélecte à Sousse à son confrère, lors d’une soirée spéciale la semaine dernière. Ainsi, pendant que les gens se bousculaient devant la porte, on déroulait le tapis rouge à ceux qui ont ramené leur propre bouteille. Et pour cause, lorsqu’on a avec soi sa propre boisson, on paye un droit de bouchon, une sorte de billet d’entrée de la bouteille qui s’élève à 140 ou 150 dinars dans la plupart des boîtes, sachant qu’une bouteille permet de faire entrer six personnes et qu’il faut absolument qu’il y ait des filles… Logique? Abus? Ou n’importe quoi?… Peu importe, la plupart des jeunes ont compris et accepté ces «commandements». Et ce n’est pas terminé puisqu’en plus, les boîtes de nuit sont divisées en quartiers: il y a le carré VIP, l’endroit le plus chic, on y voit des gens «nickel» dont le nom nous rappelle telle ou telle personnalité. Il y a ensuite les tables «fringale» qui coûtent en moyenne 700 dinars et où on a droit à deux bouteilles d’alcool pour un maximum de huit personnes. Il y a également les tables qui coûtent dans les 1.200 dinars et qui peuvent aller jusqu’à 2.000. Elles vous donnent droit à deux bouteilles d’alcool plus une de champagne pour un maximum de dix personnes. Commence alors le concours du plus riche et de celui qui est à la table la plus chère…
Mais supposons maintenant qu’un groupe de jeunes décide à l’improviste d’aller faire la fête dans un de ces endroits publics censés être ouverts à tout le monde. Comptons les obstacles: il ne faut surtout pas être un groupe de garçons non accompagnés. Par contre, si vous êtes une bande de filles, quel que soit votre nombre, vous êtes toujours les bienvenues.
Si vous n’avez pas assez d’argent pour acheter une bouteille qui, rappelons-le au passage, coûte le double du droit de bouchon, vous êtes «jeté» sur la piste comme les gladiateurs jadis, et à vous de tenir le rythme. Vous n’avez ni le droit de vous asseoir ni de sortir respirer de l’air frais, vous êtes bousculé de tous les côtés…Bonjour la fête!
Il faut dire que de nos jours, on ne va plus tellement en boîte pour danser. Tout est une question de «vice» (dans le sens de «m’as-tu vu?»). On programme la sortie des semaines à l’avance pour réunir le budget nécessaire, sans parler du fait qu’on ne peut se permettre de remettre les mêmes habits deux fois! Ce serait la honte et un «manque» de respect envers les autres «sahhara» qui se ruinent en shopping pour avoir les vêtements les plus chers… Bref, l’endroit où l’on était censé se distraire s’est transformé, semble-t-il, en une source de stress où l’on doit faire ses «preuves» et se distinguer par la griffe de ses fringues et la catégorie de son carré dans la boîte. D’ailleurs, c’est bien simple, si vous vous arrêtez un instant de danser pour observer autour de vous, vous verrez de jeunes gens avec leurs verres à la main comme pour dire: «voilà je bois de l’alcool! Je suis des vôtres» tout en accompagnant le rythme de l’autre main. Quel défoulement! …Aujourd’hui, la boîte de nuit est l’endroit où on exhibe sans retenue sa fortune, et honte à ceux qui osent y aller juste pour s’amuser sans avoir vraiment de quoi adhérer au «spectacle» impressionnant des «authentiques» night clubbers. (...)
Les règles du jeu
«Ne retarde plus les gens qui ont ramené leur bouteille», criait le portier d’une boîte sélecte à Sousse à son confrère, lors d’une soirée spéciale la semaine dernière. Ainsi, pendant que les gens se bousculaient devant la porte, on déroulait le tapis rouge à ceux qui ont ramené leur propre bouteille. Et pour cause, lorsqu’on a avec soi sa propre boisson, on paye un droit de bouchon, une sorte de billet d’entrée de la bouteille qui s’élève à 140 ou 150 dinars dans la plupart des boîtes, sachant qu’une bouteille permet de faire entrer six personnes et qu’il faut absolument qu’il y ait des filles… Logique? Abus? Ou n’importe quoi?… Peu importe, la plupart des jeunes ont compris et accepté ces «commandements». Et ce n’est pas terminé puisqu’en plus, les boîtes de nuit sont divisées en quartiers: il y a le carré VIP, l’endroit le plus chic, on y voit des gens «nickel» dont le nom nous rappelle telle ou telle personnalité. Il y a ensuite les tables «fringale» qui coûtent en moyenne 700 dinars et où on a droit à deux bouteilles d’alcool pour un maximum de huit personnes. Il y a également les tables qui coûtent dans les 1.200 dinars et qui peuvent aller jusqu’à 2.000. Elles vous donnent droit à deux bouteilles d’alcool plus une de champagne pour un maximum de dix personnes. Commence alors le concours du plus riche et de celui qui est à la table la plus chère…
Mais supposons maintenant qu’un groupe de jeunes décide à l’improviste d’aller faire la fête dans un de ces endroits publics censés être ouverts à tout le monde. Comptons les obstacles: il ne faut surtout pas être un groupe de garçons non accompagnés. Par contre, si vous êtes une bande de filles, quel que soit votre nombre, vous êtes toujours les bienvenues.
Si vous n’avez pas assez d’argent pour acheter une bouteille qui, rappelons-le au passage, coûte le double du droit de bouchon, vous êtes «jeté» sur la piste comme les gladiateurs jadis, et à vous de tenir le rythme. Vous n’avez ni le droit de vous asseoir ni de sortir respirer de l’air frais, vous êtes bousculé de tous les côtés…Bonjour la fête!
Il faut dire que de nos jours, on ne va plus tellement en boîte pour danser. Tout est une question de «vice» (dans le sens de «m’as-tu vu?»). On programme la sortie des semaines à l’avance pour réunir le budget nécessaire, sans parler du fait qu’on ne peut se permettre de remettre les mêmes habits deux fois! Ce serait la honte et un «manque» de respect envers les autres «sahhara» qui se ruinent en shopping pour avoir les vêtements les plus chers… Bref, l’endroit où l’on était censé se distraire s’est transformé, semble-t-il, en une source de stress où l’on doit faire ses «preuves» et se distinguer par la griffe de ses fringues et la catégorie de son carré dans la boîte. D’ailleurs, c’est bien simple, si vous vous arrêtez un instant de danser pour observer autour de vous, vous verrez de jeunes gens avec leurs verres à la main comme pour dire: «voilà je bois de l’alcool! Je suis des vôtres» tout en accompagnant le rythme de l’autre main. Quel défoulement! …Aujourd’hui, la boîte de nuit est l’endroit où on exhibe sans retenue sa fortune, et honte à ceux qui osent y aller juste pour s’amuser sans avoir vraiment de quoi adhérer au «spectacle» impressionnant des «authentiques» night clubbers. (...)
5 comments:
Tellement vrai tout ça...
et c'est pour ça que je vais pas en boite en tunisie, ni au caire, et que ma boite preferée c'est un vieu bateau en bois sur la plage transformé en club, a la ville (ou plutot village) tres hippie (au depart bedouin, et le mix est déroutant) de DAHAB (la mer rouge)
Ce club on y entre sans ticket, en maillot de bain et tshirt, et meme pieds nus... pas de vice, pas de look-at-me-i-m-rich .... que du bonheur !!
Calypso, borabora, merci mais pas pour moi !
Chez nous comme ailleurs on peut constater que le ridicule ne tue pas.
Et pour faire une petite dédicace à notre prof de Maths de 4ème, M. Gontran (je crois), voici un superbe syllogisme pour illustrer ce propos :
Le ridicule ne tue pas,
Ce qui ne te tue pas te rend plus fort,
Donc le monde est peuplé de super nigauds / des.
Tu peux toujours me laisser un petit mot quand tu passes par chez moi (mon blog) ça fait toujours plaisir.
Plein de poutous.
O'
Ca va faire partie des souvenirs tout ça .
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Tu as raté la MAJ des phots d'Egypte :)
XXXX
O'
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